Édition : L'Harmattan
Année : 2003
Nb de pages : 84
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Compte rendu
Aspect juridique
Effectif
40 surveillants pour 100 détenus. Ce problème d’effectif est le leitmotiv dans les revendications syndicales.;
Le profil sociologique
Dans les années 1960 l’âge moyen se situe à 26 ans ; volonté de rajeunissement (dérogation pour recruter dès 19 ans) ; majoritairement du Nord ; 4/5 niveau inférieur au CAP. En 1975 : l’âge diminue (23,8 ans) et le niveau d’étude augmente. Début 2000 léger vieillissement. Augmentation régulière du niveau d’études des agents : en 2001 82% avaient un niveau baccalauréat et 38% niveau d’étude de l’enseignement supérieur. L’origine géographique est stable et s’explique par les difficultés d’emploi dans la région (Nord-Pas-de-Calais et Lorraine) et à l’implantation de gros établissements . En 1988, 61% des surveillants proviennent du Nord de la France ; depuis plusieurs années le recrutement la DISP de Lille se maintient à un niveau de 24% (soit 1 élève sur 4).
On observe progressivement une décrue du nombre de surveillants ayant un parent dans l’administration pénitentiaire.
La proportion de femme s’accroit. Cela repose notamment sur une modification des règles de recrutement impulsée par l’Union Européenne. (La Cour de justice des communautés européenne condamne la France pour sa politique de différenciation dans le recrutement de l’administration pénitentiaire ; En 2001 la taux était de 11%).
L’identité professionnelle : des savoir-faire à valoriser
L’énoncé des missions des surveillants, article 1er, statut du 21 septembre 1993 rappelle qu’il assure « la garde des personnes incarcérées » mais est aussi « associé au traitement de la peine et à son individualisation et participe aux actions de réinsertion ». Toutefois les travaux sociologiques démontrent le caractère résiduel de cette fonction au profit de celle de la sécurité.
Articulation entre les fonctions de sécurité et de proximité : le rapport sur la modernisation du service public pénitentiaire de Bernard Ronze, Jean Vincent et Pierre Andlauer « Le service public de la surveillance pénitentiaire » (Ministère de la Justice, 1990) propose une redéfinition des missions du personnel de surveillance centrée autour de la notion d’observation. Le raisonnement : dans une situation de non encombrement des prisons, il est possible de mettre en œuvre un dispositif qui vise à l’observation, l’évaluation et le suivi des détenus. Une politique permettant la synergie des savoirs. Cette définition développe une vision moins asymétrique et conflictuelle du rapport au détenu.
Il s’agirait à la fois d’enrichir les fonctions des surveillants en différenciant les surveillants de sécurité avec des missions dévolues à la police comme le transferts, les extractions médicales et les surveillants de proximité (fonction relationnelle avec les détenus). A noter que les surveillants peuvent déjà être habilités des fonctions dites spécialisées (art.42 du décret du 21 septembre 1993 : formateur de personnel, moniteur de sport, délégué à la sécurité…).
Décloisonnement des fonctions de surveillance (exercer des fonctions à l’extérieur des établissements) : Il s’agirait de donner aux surveillants des missions extérieurs comme le placement sous surveillance électronique et les activités d’extraction et de transfert.
L’école est intégrée au sein de l’Administration pénitentiaire, dissociée d’un enseignement extérieur, universitaire. Elle se présente comme un dispositif de reproduction sociale de l’administration, comme le relève l’audit commandé en 1997 par la direction de l’administration pénitentiaire.
L’action collective et le syndicalisme des surveillants de prison
Progressivement dans les années 1960, se structure un syndicalisme en mesure de proposer ou d’offrir, à ses adhérents, des avantages ou des biens sélectifs. L’adhésion syndicale, en devenant l’un de éléments nécessaire pour la carrière et pour se protéger d’éventuelles sanctions, s’avère obligatoire pour les agents. Le poids de la « contrainte sociale » se révèle et les organisations sociales montrent les conséquences néfastes d’un refus d’adhérer.
Destruction du paysage syndical s’engage dans les années 1970 : multiplication des organisations syndicales (emprise hégémonique de FO).