Compte rendu
Il s’agit d’un mémoire pour l’habilitation à diriger des recherches. L’auteur y propose donc un synthèse de ses travaux et ceux de différents auteurs (E. Durkheim, E. Goffman, H. Becker, C. Faugeron, A. Chauvenet, P. Fauconnet….).
L’influence de l’enfermement carcéral sur la construction sociale de l’image du criminel et les raisons de la survivance du dispositif carcéral. Certains comportements sont désignés comme criminels et d’autres ne le sont pas (Ex de H. Becker et la consommation du cannabis). “La définition des infractions dépend donc de rapports de forces entre groupes sociaux spécifiques à une époque donnée et dans une société donnée”.
Ces différents textes interrogent les stigmates produits par la prison sur son territoires, ce qu’il appelle le “périmètres sensible” (environnement immédiat occultant la présence d’une prison, surveillants préférant des termes plus généralistes pour parler de leur métier, intervenants extérieurs privilégiant des interventions plus éloignées de leur lieux de vie, etc.). Il en conclu que malgré les politiques d’ouverture, l’institution carcérale demeure une institution totale au sens d’E. Goffman.
Il répertorie 5 orientations des politiques pénitentiaires : la prison rédemptrice, la défense sociale, le juste dû, la détention positive, et le projet d’exécution de peine.
Il étudie les marges de manœuvre des différents groupes dans les prisons (les détenus, la direction, les surveillants, les intervenants et les agents administratifs).
Il explore les chemins qui conduisent à la prison, le tri opéré par les procédures pénales, la question de la récidive et le profil sociologique des détenu(e)s.
Il mène une réflexion sur les règles d’imputation de la peine. L’emprisonnement constitue le criminel plus que la sanction : la détention appelle a peine de prison (la probabilité d’être condamné à une peine de prison ferme est plus forte après avoir fait de la détention provisoire) ; Stigmatisation par la prise de corps et la scission du corps social.
Il interroge les fonctions sociales de la prison : logique de neutralisation et fonction d’isolement / logique de réadaptation et fonction d’assistance sanitaire et sociale / logique cachés d’une fonction sacrificielle (comportement pas considéré comme troublant fortement l’ordre social, les ‘ni-ni’).
L’auteur termine par des pistes de recherches sociologiques.